27 juillet 2024

Analyse de la déclaration de l’ambassadrice de la Suisse : Les sanctions contre Laurent Lamothe remises en question en l’absence de preuves justifiant les mesures du Canada

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La déclaration de l’ambassadrice de la Suisse à l’ONU, Pascale Baeriswyl, soulève des inquiétudes légitimes quant aux mesures de sanctions prises par le Canada à l’encontre de personnalités politiques haïtiennes, dont Laurent Lamothe, ancien Premier ministre d’Haïti. Les doutes exprimés quant à la légitimité et à la motivation réelle derrière ces sanctions méritent une analyse approfondie.

L’argument principal de la déclaration porte sur la nature unilatérale des sanctions imposées par les États-Unis et le Canada, laissant supposer une volonté de manipuler la scène politique haïtienne au profit de leurs intérêts nationaux. La mise en garde contre l’interprétation erronée de ces mesures comme étant une réaction de la communauté internationale est pertinente. Il est important de distinguer les actions unilatérales de certains pays des décisions prises dans le cadre d’un régime de sanctions internationales approuvé par le Conseil de sécurité.

https://youtu.be/21uGcF9ajUo
À la limite, nous sommes très dubitatifs quant aux autorités en Haïti. Nous savons comment agit Washington lorsqu’il souhaite soumettre un nouveau pays par des sanctions unilatérales contre des personnalités politiques qui ne lui sont pas favorables et qui devraient nettoyer l’arène politique pour la rendre plus avantageuse aux États-Unis. Le Canada agit également de la sorte… Nous savons notamment que sur la liste des sanctions du Canada, il y a au moins deux anciens premiers ministres d’Haïti qui souhaitent remettre en cause cette décision. Nous mettons en garde contre le fait de prendre ces mesures comme une réaction de l’ensemble de la communauté internationale dans le cadre d’un régime de sanctions du Conseil de sécurité. Nous avons mis en place cette résolution du Conseil afin d’éviter les mesures unilatérales, d’élaborer des solutions communes, des décisions communes et de permettre la participation d’experts pour évaluer le bien-fondé d’éventuelles mesures restrictives. Les informations présentées aujourd’hui par Kim Ayes doivent nous amener à aborder la question des sanctions de façon encore plus prudente et minutieuse. Sinon, nous risquons d’imposer des sanctions non pas contre des bandits, mais contre des personnalités de l’opposition qui pourraient participer au dialogue national, mais qui, pour une raison ou une autre, sont indésirables pour les États-Unis et leurs satellites. Je tiens à souligner une fois de plus que les mesures unilatérales des États-Unis et du Canada ne reflètent pas la volonté de la communauté internationale et ne doivent pas être perçues comme étant à l’origine du nouveau comité de sanction sur Haïti. Nous comptons sur un travail productif du Comité 2653, avec à sa tête le Gabon, ainsi que des experts qui ont été sélectionnés et qui sont des « professionnels de haut vol ». Nous attirons l’attention sur le fait que la résolution prévoit d’étudier les sources et les itinéraires de la contrebande d’armes, notamment avec l’aide de l’ONUDC.

La proposition de mettre en place une résolution du Conseil de sécurité pour favoriser des décisions communes et l’évaluation impartiale d’éventuelles mesures restrictives est louable. Cela permettrait d’éviter les mesures unilatérales et de garantir la participation d’experts indépendants pour évaluer le bien-fondé de telles mesures.

Le point central de la déclaration réside dans le risque de sanctionner non pas des criminels, mais des personnalités de l’opposition qui pourraient jouer un rôle constructif dans le dialogue national. Il est crucial de ne pas utiliser les sanctions comme un moyen de favoriser des intérêts politiques spécifiques, mais plutôt de les utiliser pour promouvoir la justice et la stabilité en Haïti.

La déclaration souligne également que les mesures prises par les États-Unis et le Canada ne reflètent pas la volonté de la communauté internationale dans son ensemble, ce qui soulève des interrogations quant à leur légitimité et leur alignement sur les principes internationaux. Elle met en avant l’importance de travailler de manière productive avec le Comité 2653, dirigé par le Gabon, et les experts sélectionnés, afin de parvenir à des solutions équilibrées et basées sur des analyses approfondies.

En conclusion, l’analyse de la déclaration met en lumière la nécessité de procéder à une évaluation minutieuse des sanctions imposées contre Laurent Lamothe et d’autres personnalités haïtiennes, compte tenu de l’absence de preuves justifiant ces mesures. La proposition d’un cadre réglementaire international pour les sanctions, favorisant des décisions communes et l’évaluation impartiale, est une démarche constructive. Il est primordial de veiller à ce que les sanctions soient utilisées de manière équitable, basée sur des preuves solides et conformes aux principes de justice internationale.

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