Espionnage: l’Assemblée nationale invite les députés à limiter l’usage de TikTok ou Instagram
2 min readTous les élus ont reçu un mail les mettant en garde contre l’utilisation des applications étrangères. Un conseil directement lié aux accusations visant TikTok.
Les députés vont devoir considérablement limiter leur utilisation d’applications étrangères comme TikTok, Telegram, Snapchat, Instagram ou WhatsApp. Du moins, s’ils veulent s’en tenir aux bonnes pratiques en matière de cybersécurité. Dans un mail consulté par Tech&Co et évoqué ce 22 mars par le média Politico, les trois questeurs de l’Assemblée nationale Éric Ciotti, Marie Guevenoux et Éric Woerth appellent l’ensemble des élus à une “extrême-vigilance” vis-à-vis du partage d’informations sensibles sur des applications étrangères.
Pas de téléphones professionnels
“Déclarées comme utilisées à des fins commerciales et de profilage client, l’ensemble de vos données sont détenues par les entreprises responsables de ces applications. Ces entreprises dépendent d’un droit extraterritorial à l’Europe qui est largement en défaveur des utilisateurs français et ces données peuvent notamment être reversées au bénéfice des services de renseignement étrangers” expliquent-ils, dans le courrier daté du 20 mars.
Comme l’évoquait Marie Guévenoux à Tech&Co début mars, cette mise en garde est directement liée aux nombreux débats entourant l’utilisation de l’application TikTok, dont certaines données pourraient être utilisées par le gouvernement chinois à des fins d’espionnage. Des informations d’autant plus sensibles lorsqu’elles sont liées à des députés, désormais très présents sur les réseaux sociaux.
“Compte tenu des risques particuliers auxquels l’exercice de leur mandat expose les députés utilisateurs de ces applications, nous souhaitons faire appel à votre extrême vigilance et vous recommandons de limiter leur utilisation”, alerte l’Assemblée nationale, qui recommande d’utiliser l’application française Wimi pour leurs échanges.
Au niveau mondial, de nombreux pays occidentaux -ainsi que la Commission européenne– interdisent à leurs élus ou fonctionnaires d’utiliser l’application TikTok, filiale du groupe ByteDance, qui refuse de mettre fin aux transferts de données de ses utilisateurs européens vers la Chine.