L’ancien chef des opérations de l’Église épiscopale a été impliqué dans des actes criminels
3 min readVundla Sikhumbuzo, autrefois chef des opérations de l’Église épiscopale en Haïti, est actuellement recherché par la police nationale pour trafic d’armes. Cette affaire survient après une plainte déposée contre lui pour avoir attaqué sa femme avec de l’acide. Malgré ces accusations, Sikhumbuzo a maintenu de bonnes relations avec l’Église épiscopale.
En 2011, Vundla Sikhumbuzo a commencé à travailler avec l’Église épiscopale d’Haïti en tant que chef des opérations. Il avait été nommé à ce poste pour superviser de nombreux programmes et activités mis en place après le séisme du 12 janvier 2010. Ses responsabilités comprenaient la gestion des finances, de l’administration et des ressources humaines du diocèse, ainsi que la supervision des opérations, des systèmes et des contrôles.
Sikhumbuzo est titulaire d’un MBA en marketing international et gestion de l’Université internationale des États-Unis à Nairobi, au Kenya. Il parle couramment le français, l’anglais et le swahili.
Selon des sources internes à l’Église épiscopale, Sikhumbuzo avait été envoyé par les autorités religieuses américaines pour remédier aux problèmes administratifs au sein de l’Église épiscopale d’Haïti.
L’ancien évêque retraité de l’Église, monseigneur Ogé Beauvoir, était au courant des irrégularités administratives avant son départ. Il a déclaré lors d’une interview téléphonique depuis les États-Unis : « J’ai lutté pour exiger de la discipline et une bonne gestion des biens de l’Église, en mettant en place un système de comptabilité pour prévenir les fraudes ». Il a également déclaré avoir été menacé de représailles, voire d’attentat, en raison de ses actions.
En 2018, Sikhumbuzo a divorcé de sa femme, Kassire Hawa Ohrgue, originaire du Tchad, qui l’accusait d’avoir orchestré une attaque à l’acide contre elle. Malgré sa plainte déposée en Haïti en mai 2017 et janvier 2018, aucune suite n’a été donnée à l’affaire.
En septembre 2018, les autorités épiscopales américaines ont renvoyé Sikhumbuzo de son poste en Haïti, mais cela n’a pas mis fin à ses liens avec l’Église épiscopale. Au lieu de retourner aux États-Unis, il est resté dans le pays et aurait continué à utiliser des biens appartenant à l’Église épiscopale d’Haïti.
En 2020, Sikhumbuzo a été réembauché par l’Église épiscopale pour faciliter le dédouanement d’un camion destiné à être utilisé par l’Église à La Gonâve. Cependant, récemment, il a été accusé de
faciliter le trafic illégal d’armes et de munitions. Les autorités policières d’Haïti le recherchent depuis le 14 juillet 2022, après la découverte de nombreuses armes de guerre, de milliers de cartouches et de faux billets dans des conteneurs destinés à l’Église épiscopale.
L’Église épiscopale a nié toute implication dans ces affaires et affirme ne pas avoir de commandes de conteneurs ni d’activités de dédouanement en cours. Malgré cela, Sikhumbuzo reste introuvable et n’a pas répondu aux appels des autorités.
Avant son arrivée en Haïti, Sikhumbuzo avait travaillé dans plusieurs pays, notamment au Tchad, en Irak et au Kenya, pour des organisations non gouvernementales. Il possède une vaste expérience dans l’administration publique, les finances, la logistique et la gestion des ressources humaines.
L’enquête sur les activités criminelles de Vundla Sikhumbuzo se poursuit, et les autorités haïtiennes font tout leur possible pour le localiser et l’arrêter. L’Église épiscopale d’Haïti tente de dissocier son image de ces affaires troublantes et affirme vouloir coopérer pleinement avec les autorités pour faire la lumière sur cette situation.