Port-au-Prince, Haïti – L’économie haïtienne continue de se contracter en 2025, marquée par une inflation galopante, une instabilité politique persistante et une insécurité alimentaire alarmante.
Après une contraction de 4,2 % en 2024, le produit intérieur brut (PIB) d’Haïti devrait se réduire de 2,2 % en 2025, selon les prévisions de la Banque mondiale. Ce recul est attribué à la violence des gangs, à l’incertitude politique et à une consommation privée en baisse en raison de la forte inflation. Les recettes fiscales ont chuté à 5,2 % du PIB en 2024, une conséquence directe de la récession et des difficultés à percevoir les impôts dans les zones peu sûres .
L’inflation a atteint 29,7 % en janvier 2025, poursuivant une tendance haussière observée depuis plusieurs mois. En juillet 2025, l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) a enregistré une hausse mensuelle de 2,1 % et une variation annuelle de 29,6 %, reflétant une pression continue sur les prix des biens de consommation .
La dévaluation de la gourde face au dollar américain aggrave la situation, augmentant le coût des importations et réduisant le pouvoir d’achat de la population.
Plus de la moitié de la population haïtienne souffre d’insécurité alimentaire, avec environ 5,4 millions de personnes confrontées à des niveaux de faim critiques ou pires, selon le Programme alimentaire mondial. La situation a été exacerbée par les conflits entre gangs, qui ont entravé la circulation des denrées alimentaires et l’accès aux marchés .
Depuis mars 2025, le financement de l’aide humanitaire n’est plus garanti, mettant en péril les efforts de secours et menaçant d’aggraver la crise .
Malgré les défis économiques, des initiatives sont en cours pour renforcer la gouvernance économique et la prestation de services publics. Le gouvernement haïtien, en collaboration avec la Banque mondiale, met en œuvre des programmes visant à améliorer la transparence fiscale et à stimuler les investissements dans les infrastructures essentielles .
Cependant, la persistance de l’instabilité politique et de la violence des gangs demeure un obstacle majeur à la stabilité économique et au développement durable du pays.