La FIFA filtre Corventina : quand le système enterre les voix qui brillent hors des projecteurs occidentaux

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Un doigt sur la bouche. Une image puissante. Melchie Dumornay, alias Corventina, n’a rien dit — mais son silence, capturé par l’objectif, en disait long. Trop long pour la FIFA, semble-t-il, qui a décidé de restreindre la visibilité de cette publication.

C’est là toute l’ironie : alors qu’elle demande le silence, la FIFA impose le sien, en filtrant ce contenu à un “public personnalisé”. Traduction : on décide qui peut voir cette joueuse, qui peut entendre son nom, qui peut s’en inspirer. Une manière de garder le monopole de la narration dans le foot mondial.

Pourquoi limiter une publication mettant en lumière une joueuse haïtienne ? Parce que cela ne vend pas autant de maillots qu’une star européenne ? Parce que cela ne cadre pas avec les récits marketés d’inclusion à géométrie variable ?

Il est temps de dire les choses : le football mondial reste dirigé par des logiques coloniales. Celles où les héros doivent venir des mêmes pays, parler les mêmes langues, représenter les mêmes marques. Corventina dérange, parce qu’elle n’a pas besoin d’eux pour exister. Elle brille, même dans l’ombre.

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