Les États-Unis s’apprêtent à désigner les gangs haïtiens comme organisations terroristes étrangères : une nouvelle ère de répression s’ouvre

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Les États-Unis s’apprêtent à franchir une étape majeure dans la lutte contre l’instabilité en Haïti en classant officiellement plusieurs gangs haïtiens comme organisations terroristes étrangères. Cette mesure, en cours d’examen par le département d’État américain, pourrait permettre l’incarcération de leurs membres dans la tristement célèbre prison de haute sécurité du Salvador, le CECOT (Centro de Confinamiento del Terrorismo), où sont déjà détenus des membres du gang vénézuélien Tren de Aragua.

Cette initiative concerne en premier lieu les puissants réseaux Viv Ansanm et Gran Grif, dont les activités violentes déstabilisent de vastes régions du pays, notamment dans l’Artibonite. Selon un haut responsable américain cité par le Miami Herald, cette désignation vise également les personnes finançant ou armant ces groupes, y compris à l’étranger.

“Pendant trop longtemps, ceux qui facilitent les actions brutales des gangs haïtiens – aux États-Unis, en Colombie et ailleurs – ont agi en toute impunité. Désormais, ils devront faire face aux conséquences pénales pour avoir soutenu matériellement le terrorisme.”

Une réponse à une crise devenue régionale

La violence des gangs a atteint un niveau alarmant : plus d’un million d’Haïtiens déplacés, des policiers tués, des avions américains pris pour cible et une capitale, Port-au-Prince, au bord de la chute. Le sénateur américain Marco Rubio, très impliqué dans le dossier, souligne que cette crise représente une menace directe pour la sécurité régionale et les intérêts stratégiques des États-Unis.

En janvier déjà, cinq hommes politiques haïtiens, dont l’ex-Premier ministre Claude Joseph, avaient adressé une lettre au secrétaire d’État américain appelant à cette désignation, en invoquant le Patriot Act. Ils estimaient que sans une reconnaissance claire du caractère terroriste de ces groupes, la réponse internationale resterait inefficace.

Le Salvador : bras pénitentiaire de la nouvelle stratégie

La prison CECOT, symbole de la politique ultra-sécuritaire du président salvadorien Nayib Bukele, pourrait accueillir des membres de gangs haïtiens capturés. Cette prison, souvent critiquée pour ses conditions de détention, est déjà utilisée pour incarcérer des membres de MS-13 ou de Tren de Aragua expulsés des États-Unis.

Toutefois, un tel transfert exigerait l’approbation du ministère haïtien de la Justice. La décision soulève donc des questions de souveraineté et de légalité, dans un pays où l’appareil étatique est profondément affaibli.

Une décision controversée

Si cette mesure est saluée par certains comme un signal fort contre l’impunité, elle suscite aussi de vives inquiétudes. Des avocats haïtiens craignent qu’elle n’entraîne des conséquences économiques lourdes : retrait d’investissements, complications dans les régulations bancaires et effondrement de ce qu’il reste du tourisme.

Barbara Llanes, ancienne procureure américaine, avertit :

“Les pays n’aiment pas que des gangs opérant sur leur territoire soient désignés comme terroristes. Cela complique l’accès au financement, à l’aide internationale, au tourisme s’il y en a. La désignation comporte donc aussi des risques domestiques.”

Une étape vers une réponse internationale plus robuste ?

Alors que les appels à qualifier ces groupes d’“insurgés” se multiplient, la désignation comme organisation terroriste pourrait donner aux États-Unis des outils juridiques beaucoup plus puissants pour frapper les réseaux de soutien à l’étranger, notamment via le gel d’avoirs et l’extradition de complices.

Selon un rapport de Halo Solutions Firm, cette décision est non seulement nécessaire, mais urgente :

“Ne pas les désigner comme organisation terroriste étrangère ne fera que renforcer leur pouvoir, aggraver la crise haïtienne et son impact sur les États-Unis.”

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Source: Miami Herald

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