Un an après, ils devraient s’excuser et demander pardon au gouvernement d’ariel henry et au peuple haïtien

En entendant le coordonnateur du Conseil présidentiel de transition (CPT) revenir de Jamaïque – où il avait été convoqué par le secrétaire d’État américain pour lancer un appel à la concertation et rechercher un consensus suffisant – on aurait pu croire à un renouveau. Il aurait pu saisir cette opportunité pour présenter des excuses et demander pardon.
Pendant plus de deux ans, lui-même et tous ceux qui ont eu la « brillante idée » de mettre à la tête du pays neuf présidents ont systématiquement refusé la main tendue de l’ancien Premier ministre et de son gouvernement, qui cherchait à conclure un accord commun pour :
• Combattre ensemble une insécurité devenue insupportable, restaurer l’autorité de l’État et reconquérir les territoires perdus ;
• Demander à la communauté internationale un soutien robuste pour aider nos forces de sécurité à lutter contre l’expansion des gangs ;
• Proposer à la population une nouvelle constitution, prenant en compte les difficultés de mise en œuvre de celle en vigueur ;
• Mettre en place un organe électoral digne de confiance, garantissant une forte participation aux scrutins et conférant ainsi une légitimité aux futurs élus ;
• Constituer un gouvernement consensuel et d’union nationale, capable de relancer l’économie et d’apporter des solutions aux graves problèmes économiques et alimentaires.
Pour eux, le problème d’Haïti se résumait uniquement au fait que le pouvoir exécutif n’était pas bicéphale. L’insécurité était reléguée au second plan, et il suffisait, selon eux, de nommer un président pour que tout rentre dans l’ordre. Au lieu d’un président et d’un Premier ministre, ils ont choisi d’en installer neuf, et ils en sont déjà à leur second Premier ministre. Ils ont refusé de reconnaître que certains territoires perdus devaient être reconquis. Malheureusement, la situation s’est considérablement dégradée, et la descente aux enfers de la population se poursuit inexorablement.
L’échec du CPT est désormais manifeste, et ce ne sont pas de vaines promesses qui pourront y remédier. Faut-il attendre le 7 février 2026 pour trouver une solution alternative ? La vraie question est de savoir si ceux qui ont initié cette gouvernance bancale auront la décence de reconnaître leur erreur et d’agir avec le même sens des intérêts collectifs qui avait poussé l’ancien Premier ministre et son gouvernement à se retirer lorsqu’il est apparu clairement qu’ils ne parvenaient pas à convaincre leurs compatriotes de travailler ensemble pour atteindre des objectifs communs.
Hélas, rien n’est moins sûr.
