Haïti : la FAA prolonge l’interdiction de vol vers Port-au-Prince jusqu’en septembre 2025

La situation sécuritaire en Haïti continue d’avoir de lourdes répercussions sur le transport aérien. La Federal Aviation Administration (FAA) des États-Unis a décidé de prolonger jusqu’au 8 septembre 2025 l’interdiction pour les compagnies aériennes américaines d’opérer des vols à destination de l’aéroport international Toussaint Louverture, à Port-au-Prince.

Cette décision n’est pas une surprise. Selon nos informations, les autorités américaines avaient posé comme condition à la levée de cette interdiction la réalisation de travaux de sécurisation dans les zones nord et sud de l’aéroport. Ces aménagements, jugés cruciaux pour protéger les installations des incursions de groupes armés, devaient être achevés au plus tard le 28 mars 2025.

Or, à ce jour, aucun chantier n’a encore débuté. Une source proche du dossier nous a confié que le retard s’explique par des problèmes de financement et une absence de garanties de sécurité pour les équipes qui devraient intervenir sur le terrain.

Ce report des travaux fait peser une menace réelle sur l’avenir de l’aéroport de Port-au-Prince. Sans mesures concrètes avant la date butoir, le risque d’isolement complet devient de plus en plus tangible.

D’autant plus qu’une autre difficulté majeure se profile : aucune compagnie d’assurance n’accepte actuellement de couvrir un avion commercial souhaitant atterrir dans la capitale haïtienne, compte tenu des risques liés à l’insécurité et à l’instabilité politique.

Cette situation affecte directement les compagnies locales. Sunrise Airways, qui aurait voulu reprendre ses vols vers Port-au-Prince, reste dans l’impossibilité de le faire, malgré les demandes insistantes des autorités haïtiennes.

“Sans assurance pour nos appareils, il est tout simplement impossible de redémarrer les vols”, a précisé une source proche du transporteur, soulignant l’impasse dans laquelle se trouve le secteur aérien haïtien.

Avec cette prolongation de l’interdiction jusqu’en septembre 2025, les perspectives de reprise du trafic aérien à Port-au-Prince s’assombrissent. La balle est désormais dans le camp des autorités haïtiennes, qui doivent rapidement sécuriser les abords de l’aéroport pour espérer convaincre les compagnies et les assureurs de revenir.

En attendant, le pays risque de voir sa capitale encore plus coupée du reste du monde, une situation qui pourrait aggraver les crises humanitaire et économique déjà profondes.