Haïti : Fritz Alphonse Jean trace les premières lignes de son mandat à la tête du CPT

À peine investi comme président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Fritz Alphonse Jean s’attaque déjà aux priorités du pouvoir intérimaire. Selon des informations recueillies auprès de sources proches du dossier, le nouveau président entend marquer une rupture claire avec le fonctionnement précédent et redonner une nouvelle dynamique au Conseil.
Dans une réunion tenue hier avec ses collègues du CPT, Fritz Alphonse Jean a annoncé qu’aucun Conseil des ministres ne serait convoqué cette semaine. Une décision qui, selon nos sources, s’inscrit dans sa volonté de réorganiser et redorer l’image du Conseil, afin d’aborder avec plus de sérieux et d’efficacité les nombreux défis qui pèsent sur le pays.
« Le président veut éviter les improvisations et mettre en place une méthode de travail rigoureuse », a confié une source au fait des discussions.
Sans surprise, la sécurité reste la priorité des priorités pour le nouveau chef du CPT. Face à une situation sécuritaire chaotique, marquée par la montée en puissance des gangs et l’instabilité persistante, Fritz Alphonse Jean entend faire de cette question un axe central de son action.
Les premières mesures devraient viser à renforcer la coopération avec les forces de l’ordre et à restaurer l’autorité de l’État dans les zones les plus touchées par la violence.
Autre décision forte : le dossier de la nomination des Directeurs Généraux — qui avait été placé en tête des priorités par le Premier ministre et quatre conseillers présidentiels — est désormais relégué au second plan.
Cette réorientation reflète, selon nos informations, la volonté du président du CPT de concentrer les efforts sur les urgences nationales plutôt que sur des considérations administratives et politiques internes.
Dans la même lignée, la présidence s’apprête à transmettre des instructions au ministère de l’Intérieur afin de mieux encadrer et limiter les pouvoirs des vice-délégués et délégués départementaux.
Ces derniers sont accusés par plusieurs voix de commettre des abus de pouvoir et de contribuer à la fragilisation de l’administration publique. « Le président veut établir un cadre clair pour éviter toute dérive et restaurer une gouvernance responsable », a souligné notre contact.
Ces premières décisions traduisent la volonté de Fritz Alphonse Jean de poser les bases d’une gouvernance plus structurée, dans un contexte de crise profonde. En s’attaquant dès le départ aux questions sécuritaires et en mettant un frein à certaines pratiques jugées opaques, le président du CPT semble vouloir imprimer sa marque et restaurer une certaine confiance auprès de la population.
Reste à voir si ces mesures porteront leurs fruits face à des défis aussi complexes qu’urgents. Affaire à suivre.
