4 millions de dollars pour le Carnaval : André Michel accuse Leslie Voltaire de corruption et de négligence sécuritaire

Port-au-Prince, 13 février 2025 – En 2023, sous le gouvernement d’Ariel Henry, le budget du Carnaval était de 130 millions de gourdes. En 2025, sous la direction de Leslie Voltaire et du CPT, il explose à 536 millions de gourdes, soit plus de 4 millions de dollars, alors que l’insécurité atteint des niveaux critiques.
L’avocat et homme politique André Michel a vivement critiqué Leslie Voltaire, président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), l’accusant de mauvaise gestion et de corruption dans l’organisation du Carnaval national 2025. Dans une publication sur son compte X (ex-Twitter), il dénonce un budget jugé excessif alloué à l’événement, alors que l’insécurité continue de s’aggraver dans le pays.
Selon André Michel, le budget du Carnaval de 2023 s’élevait à moins de 130 millions de gourdes. Pourtant, cette année, sous la direction du CPT, ce montant a quadruplé, atteignant 536 millions de gourdes (plus de 4 millions de dollars américains).
Dans son message, il souligne l’incohérence d’un tel investissement dans un contexte où les gangs armés gagnent du terrain et où la Police Nationale d’Haïti (PNH) et les Forces Armées d’Haïti (FAD’H) manquent cruellement de ressources.
“Le CPT n’a même pas encore acheté un couteau pour la PNH et la FAD’H”, écrit-il, dénonçant l’absence de mesures concrètes pour renforcer les forces de sécurité haïtiennes face à la montée des violences.
Pour André Michel, cette augmentation du budget carnavalesque serait le signe d’une mauvaise gestion financière et d’un possible détournement de fonds publics sous l’administration de Leslie Voltaire. Il rappelle que les équipements utilisés par la police aujourd’hui ont été acquis sous les administrations précédentes, insinuant que l’actuel Conseil de Transition n’a pris aucune initiative sérieuse pour renforcer la lutte contre les gangs.
L’avocat, connu pour ses prises de position tranchées, appelle donc à une transparence totale sur l’utilisation de ces fonds et remet en question les priorités budgétaires du CPT.
Cette déclaration a immédiatement suscité une vague de réactions sur les réseaux sociaux, entre ceux qui dénoncent une priorité mal placée du gouvernement et ceux qui estiment que le Carnaval reste un événement culturel majeur, essentiel pour l’économie et le moral de la population.
Jusqu’à présent, Leslie Voltaire et le CPT n’ont pas officiellement répondu à ces accusations. Toutefois, cette controverse risque d’intensifier les débats sur la gouvernance du pays, la lutte contre la corruption et l’urgence sécuritaire.
Alors que Haïti traverse l’une des crises les plus graves de son histoire, l’opinion publique s’interroge : le pays peut-il vraiment se permettre un tel budget pour le Carnaval alors que l’insécurité fait rage ?
