15 février 2025
img_4623-1

L’ancien Premier ministre haïtien Laurent Lamothe a marqué le départ de l’ancien secrétaire d’État américain Antony Blinken et de Brian Nichols, secrétaire adjoint pour les affaires de l’hémisphère occidental, par un message cinglant sur son compte X (anciennement Twitter). Dans une publication enflammée, accompagnée du hashtag provocateur #CiaoTONY, Lamothe a dressé un bilan sans concession des actions de Blinken et Nichols en Haïti.

Lamothe accuse Blinken et Nichols d’avoir plongé Haïti dans un chaos profond en misant sur des solutions temporaires et inefficaces pour la sécurité du pays. Il souligne que les États-Unis ont investi 600 millions de dollars dans une force multinationale de sécurité temporaire, sans pour autant soutenir l’armée haïtienne, qu’il considère comme la seule institution capable de rétablir l’ordre face aux gangs.

« Ils ont bercé les Haïtiens de promesses creuses pour la PNH, tout en imposant des blocages de visas », écrit Lamothe, critiquant ce qu’il appelle des « victoires d’apparence » qui n’auraient fait qu’aggraver la situation sur le terrain.

L’ancien Premier ministre accuse également les responsables américains d’avoir établi des sanctions et des restrictions de visas sur la base de ce qu’il qualifie de « liste d’élimination politique ». Selon lui, ces décisions auraient été influencées par des individus corrompus qu’il qualifie de « gangs en cravate », relayant leurs intérêts via le Black Caucus.

X

Laurent Lamothe dépeint une situation dramatique à Port-au-Prince, où 85 % de la ville serait contrôlée par des gangs. Il mentionne la fermeture de l’aéroport et du port principal, la prise de contrôle de l’Hôpital Général par les gangs, et l’incendie de l’Hôpital Bernard Mevs, symbole de la détérioration des services essentiels en Haïti.

« Résultat ? Le désespoir généralisé », conclut-il dans son message, blâmant directement Antony Blinken et Brian Nichols pour ce qu’il considère comme un échec de leur politique envers Haïti.

Alors que Blinken quitte ses fonctions, le message de Lamothe met en lumière les profondes divisions sur la gestion internationale de la crise haïtienne, notamment par les États-Unis, et reflète un climat de frustration palpable dans le pays.

Laisser un commentaire