16 février 2025
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Catatumbo, 19 janvier 2025 – Le conflit armé colombien continue de coûter des vies. Une attaque sanglante menée par la guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN) dans la région du Catatumbo a fait au moins 60 morts, selon les autorités. Les victimes incluent des civils et des dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). Ce nouvel épisode de violence met en péril le fragile processus de paix engagé par le président Gustavo Petro.

L’offensive, qui a débuté jeudi, intervient dans une région stratégique où les groupes armés s’affrontent pour le contrôle des cultures de coca et des routes du narcotrafic. Avec plus de 50 000 hectares de coca, Catatumbo est un épicentre du conflit colombien, qui a déjà fait plus de 9,5 millions de victimes en six décennies.

Le commandant de l’armée colombienne a décrit la situation comme « très critique », et le gouvernement a annoncé une intensification des opérations militaires dans la région. « Cette attaque illustre une nouvelle fois le coût humain insoutenable du conflit armé en Colombie », a déclaré le président Gustavo Petro.


Des rebelles de l’Armée de libération nationale de Colombie (ELN) se reposent devant une maison près de la rivière San Juan, en Colombie, le 31 août 2017.  FEDERICO RIOS / REUTERS

La trêve rompue et la crise des négociations

Jusqu’à récemment, l’ELN et les dissidents des Farc participaient à des négociations de paix parallèles avec le gouvernement Petro. Cependant, cette attaque marque une rupture brutale de la trêve qui avait été conclue. Le président a annoncé vendredi la suspension des pourparlers avec l’ELN, mettant en péril son engagement à rechercher une solution négociée au conflit.

« Il y a une rupture évidente entre ces deux groupes armés, ce qui a des conséquences dramatiques pour la population civile », a déclaré le commandant de l’armée dans une vidéo publiée sur X.

Le maire de Tibú, Richar Claro, a confirmé que cette flambée de violence a entraîné le déplacement de plus de 2 500 personnes. Ces familles, qui fuient les affrontements, se réfugient dans des conditions précaires, accentuant la crise humanitaire dans la région.

Le président Petro, premier chef d’État de gauche de la Colombie, avait fait de la paix une priorité de son mandat. Cependant, cette attaque remet en question la viabilité des pourparlers dans un contexte de rivalités croissantes entre les groupes armés.

Malgré les efforts pour instaurer un dialogue, la Colombie reste divisée par des décennies de violence, alimentées par le trafic de drogue et des tensions politiques. Le défi pour le gouvernement est désormais de restaurer la confiance dans le processus de paix tout en protégeant les populations civiles prises au piège des combats.

2 thoughts on “Colombie : Une attaque de l’ELN fait 60 morts et plonge le processus de paix dans la tourmente

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